La transition entre mobilisations (syndicales ou autres) et vote rural est simple. Comme tous les univers professionnels, le monde paysan a ses élections professionnelles : MSA et Chambres d’agriculture, qui vont succéder au mouvement paysan qui s’enclenche en ce début d’année. La première enquête AFSP / FNSP avait insisté dès 1955 sur la normalisation du vote paysan (Mendras, Henri, Jacques Fauvet, et Association française de science politique, éd. 1958. Les paysans et la politique dans la France contemporaine. Cahiers de la Fondation nationale des sciences politiques 94. Paris: A. Colin.). En 2005, les agriculteurs, et plus généralement les électeurs ruraux ont voté contre le referendum de ratification du TCE. Le sens accordé à ce vote a été, substantiellement, celui d’un « grand refus » marquant plus une rupture qu’une normalisation. Les hypothèses de travail autour de l’exclusion rurale, de la mémoire de la PAC (rationalisation de la production – quotas laitiers, charges UGB à l’hectare) ont fait de ce referendum une matrice de ce que vote le rural. A l’aube également des élections européennes de 2024, il est donc utile de livrer quelques pistes.