L’usage du 49.3 vu du Limousin retourne une image claire de la vie parlementaire des trois départements. En Creuse et Haute-Vienne, députés et sénateurs – par delà leurs différences idéologiques et partisanes évidentes, se sont opposés à la réforme des retraites et semblent rassembler l’ensemble de leur surface territoriale, circonscriptions dans leurs parties urbaines (notamment les première et troisième de Haute-Vienne), départements dans leur globalité par l’action (presque) à l’unisson des deux couples de sénateurs par exemple, etc. Bien entendu, les bases électorales de ce consensus à gauche se resserrent car il ne peut pas s’appuyer sur de solides bases locales. A droite, et donc en Corrèze, où la représentation parlementaire sortie des élections sénatoriales de 2021 et législatives de 2022 est toute entière dominée par Les Républicains, on peut observer toutes les nuances d’adhésion / répulsion à la réforme malgré, ici, de solides bases locales qui masquent peut être un peu plus de diversité sociale qu’en apparence. La question que je pose sur le plateau de France 3 Limousin notamment est celle de savoir, derrière le vote des députés de Corrèze, ce que veulent réellement leurs électeurs ?
Intervention dans le journal de 8h de France Bleu Limousin
J’étais l’invité de France 3 Limousin ce lundi 11 avril pour analyser les résultats du 1er tour de l’élection présidentielle dans les trois départements de la Creuse, de la Corrèze et de la Haute-Vienne. Lire l’article complet ici.
Participation et abstention
Débat diffusé le 11 avril dans l’émission 18h30 en Nouvelle-Aquitaine (animée par Marie-Ange Cristofari), aux lendemains du 1er tour, autour de la participation électorale des jeunes en Nouvelle-Aquitaine (avec Mahyar Monshipour, militant de la citoyenneté, « J’aime ma France, j’aime ma ville »).
L’abstention et la normalisation politique du Limousin
Dans le journal de midi présenté par Jerôme Piperaud, j’ai analysé les tendances de l’abstention en Limousin entre 2017 et 2022, l’effondrement du parti socialiste et des Républicains laissant place à un nouveau classement des forces politiques qui fait reculer la gauche en 3ème position et amenant le Rassemblement National, comme partout en France, comme 2ème force politique dans la Région, et même première en Creuse. Ces tendances confirment celles que j’avais pu mettre en avant lors du dernier scrutin national d’ampleur (les européennes de 2019).
Le vote en Corrèze, le 2ème tour et les consignes de vote
Dans le journal du soir (19/20) présenté par Cécile Gauthier, j’analyse le vote en Corrèze dans les terres présidentielles de F. Hollande et J. Chirac puis le contexte social et la configuration du 2ème tour au vu de la culture politique limousine.
J’étais l’invité de France 3 Limousin lors d’un débat de « Dimanche en politique » pour apporter un éclairage sur les enjeux institutionnels et électoraux du scrutin européen. L’occasion de développer quelques thèmes autour de la défiance envers le système représentatif.
Enjeux des européennes en Limousin
Analyse des résultats des élections européennes du 26 mai 2019 en Limousin
Intervention au 19/20 de France 3 Limousin le 27 mai 2019. L’objet de cette intervention était de commenter les résultats des élections européennes du dimanche 26 mai 2019. Les quelques idées évoquées sont développées un plus bas dans cette page. Journaliste : Emmanuel Braud.
En Limousin des fractures qui viennent ?
En Limousin, les élections européennes manifestent toujours des tendances de fond assez évidentes et annonciatrices. La participation y est d’abord toujours plus forte qu’ailleurs en France, souvent 5 points au dessus de la moyenne nationale, encore cette fois en 2019 avec un pic en Haute-Vienne à 57%. Ensuite, la dimension territoriale des votes apparaît très visiblement et parfois dramatiquement, comme si en quelque sorte la population limousine s’adressait à ceux qui ont tenté, depuis des années, de triturer les frontières et les identités de leurs territoires. Le Rassemblement National arrive en effet en tête partout mais avec des écarts variables et donc significatifs : + 6 points sur La République en marche en Creuse … seulement + 0,5 point en Haute-Vienne. La distribution de la colère est donc territoriale, ce que le mouvement des Gilets jaunes avait bien montré tout en laissant en croire que les fractures territoriales n’étaient qu’entre la province et les élites. Que remarque t-on plus généralement ? Dans les villes comme Guéret, Brive, Tulle et Limoges, toutes celles qui exercent donc à leur mesure de petits effets de métropolisation sur les espaces ruraux en restructuration, le parti en tête est, à l’inverse, La République en marche. Mais alors ? Mais alors, les partis qui surnagent en satellite de la LREM font aussi de meilleurs scores ici, en zone urbaine, que partout ailleurs en Limousin : cela est vrai pour tant pour Europe Ecologie (1 point de plus dans ces villes que dans le reste du Limousin) que pour le PS-Place publique (+ 5 points par exemple entre Guéret le reste de la Creuse). Il apparaît alors une sociologie naissante entre des zones urbaines qui survivent et l’ensemble des zones rurales acquises au vote de la droite extrême. Une telle opposition au sein même d’une petite région limousine, qui elle-même n’existe plus identitairement, pose des questions pour les municipales à venir : est-ce que les partis qui ont fusionné des communes, divisé par 2 le nombre de cantons, regroupé des intercommunalités ou fusionné de grandes régions peuvent survivre ici en ne se repliant que sur quelques bastions urbains ?
Thomas Marty 