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nor_226_l204Thomas Marty. De l’espace électoral à son « découpage » : circonscriptions uninominales et circonscriptions de listes sous la Troisième République française. Norois -Poitiers-, Universites de L’ouest, 2013, 1 (226), pp.91-106.

 

 

Résumé : Au-delà de la stabilité des circonscriptions législatives uninominales sous la Troisième République, des circulaires ministérielles aux préfets ont tenté en vain d’appliquer deux réformes électorales utilisant différentes formes de découpage électoral. Premièrement, de nouvelles cartes des circonscriptions uninominales ont eu tendance à perpétuer le traditionnel « scrutin d’arrondissement ». Le second objectif de cet article est de souligner l’introduction du scrutin de liste avec représentation proportionnelle puisque ce mode de scrutin induit de plus grandes circonscriptions. Cette situation, dans laquelle les préfets sont invités à gérer et prédire les résultats électoraux, donne à la cartographie électorale un certain nombre de fonctions politiques. Ces tentatives de réforme électorale spatiale ont introduit une nouvelle échelle dans le déroulement des campagnes électorales. Cet élargissement de la capacité électorale a été rendu possible par une nouvelle représentation : la circonscription administrative du département a eu tendance à devenir le critère principal de la mobilisation électorale que ce soit pour la loi électorale de 1919 ou de 1927.

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7-web7a_844Gregory Hû, Blaise Magnin, Thomas Marty. Le socialisme à la découpe. : Retour sur le découpage territorial des circonscriptions électorales législatives au parti socialiste depuis 1905. Cahiers de RECITS, 2010, pp.259 – 277. <hal-00609389>

Résumé : L’objectif de cet article est de s’interroger sur le rapport du parti socialiste à ses territoires électoraux tout au long du 20e siècle dans une perspective d’histoire d’une pratique politique. Nous voudrions en fait mettre au jour le travail d’expertise quotidien et / ou savant produit à propos des circonscriptions électorales législatives. D’hier à aujourd’hui, la transformation des espaces économiques, industrielles, démographiques ou sociaux par les militants et les élites partisanes en autant de territoires politiques ne va pas de soi. Dès 1905 et l’unification du socialisme, une conquête des circonscriptions législatives se met en place par la construction d’un militantisme de fédérations issu d’implantations locales spécifiques et différenciées. Les fédérations se développant d’ailleurs à l’échelon départemental, le hiatus est persistant avec le niveau de mobilisation électorale législative, infra-départemental, c’est-à-dire dans le vocable de l’époque se faisant par  » arrondissement « . Cependant, à partir de 1971, et plus encore du début des années 1980, il y a, avec l’arrivée d’une élite partisane plus professionnelle, une tentative de rationaliser l’entreprise électorale socialiste au niveau départemental ; d’où un travail plus systématique de préparation et de présentation de candidats dans chaque circonscription.

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profaneThomas Marty, Antoine Schwartz. A bonne distance. Activités intellectuelles, expériences politiques et figures de l’électeur profane (fin 19ème-début 20ème siècle) ?. Fromentin (Thomas) et Wojcik (Stéphanie). Le profane en politique : compétences et engagement du citoyen, L’Harmattan, pp.79-104, 2008. <hal-00441176>

NB. Texte co-écrit avec Antoine Schwartz.

Résumé : On sait aujourd’hui que l’analyse politique, sous la forme de chroniques électorales ou de sondages, participe de la production des formes légitimes de cette activité spécifique de conquête des voix et de transformation des intérêts à représenter qu’est l’élection. Mais paradoxalement, peu de travaux ont été consacrés aux origines sociales de ces « études électorales », et ce malgré les pistes de réflexion ouvertes par certaines recherches sur la constitution d’une « science politique ». Pourtant, entre l’apparition du suffrage universel en 1848 et son perfectionnement pratique et législatif jusqu’en 1914, il est possible de distinguer une littérature spécifique sur les phénomènes électoraux qui précède le Tableau politique de la France de l’Ouest d’André Siegfried publié en 1913, et permet ainsi de reconsidérer ce moment réputé fondateur de l’analyse politique électorale.

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couv_46Thomas Marty. Histoire et sociologie d’une forme de gouvernementalisation de l’action publique départementale : savoir électoral et savoir des préfets au début du 20ème siècle. Allorand (Pierre), Laboratoire LCT (Université d’Orléans). Administrer : savoirs, évaluations, négociations, Presses Universitaires d’Orléans, pp.63 – 78, 2009. <halshs-00441210>

Résumé : L’objet de ce texte n’est pas d’accompagner une image floue entre politisation et bureaucratisation du corps préfectoral sous la Troisisème République mais de scruter les moments et les formes de l’interpénétration entre ces deux manières d’agir sur les administrés, ici représentés par des candidats et des électeurs. L’évolution tout au long de la première moitié du 19ème siècle des injonctions gouvernementales en matière électorale va générer un modèle assez souple où l’administration préfectorale sera appelée à arbitrer les prétentions et à canaliser les circuits de candidature. Les tendances structurelles au désengagement préfectoral du jeu politique local vont être initiées par la rationalisation d’un nouveau rôle dés la fin du 19ème siècle. En enjoignant aux préfets de collecter les données propres à l’établissement de nouvelles modalités du mode de scrutin, les gouvernements successifs vont créer les conditions d’un nouveau savoir administratif.